Dans le monde de l’architecture, il existe des codes. Les vitrines des magasins Louis Vuitton, par exemple, se font appeler « skin ». Paul Goldberger, écrivain américain que le Huffington Post définit comme « l’éminente figure de la critique architecturale », raconte l’histoire de ces devantures aux allures spectaculaires dans l’ouvrage Louis Vuitton Skin : Architecture of Luxury. Dans ce beau livre édité par Assouline, le monde de la mode rencontre celui de l’architecture.
Le magasin de Ginza Namiki-dori à Tokyo, a été conçu par Jun Aoki qui souhaitait qu’il épouse la forme d’un « pilier d’eau ».© Louis Vuitton Malletier / Daici Ano
Des façades en phase avec le monde
Chaque vitrine a été réalisée sur mesure, en lien avec les spécificités du lieu où elle se trouve. À Tokyo par exemple, la surface ondoyante de la devanture en verre de Ginza Namiki-dori adopte des couleurs changeantes et imite l’aspect d’une vague qui rappellent la célèbre baie. À Istanbul, la façade du magasin d’Istinye prend l’apparence d’une carte topographique, réalisée avec une imprimante 3D. La « skin » de ses magasins a été créée pour attirer la clientèle autant que les produits qui y sont vendus. Les magasins Louis Vuitton sont, chacun à leur manière, des expressions urbaines et architecturales qui déjouent subtilement les codes. Ce sont des expériences visuelles modernes et puissantes qui insufflent de véritables émotions.
À Istanbul, l’ensemble de la façade est une oeuvre d’art : une installation permanente signée du sculpteur turc Seçkin Pirim qui explore la texture et la profondeur visuelle.© Louis Vuitton Malletier / Stéphane Muratet
Ce magasin situé dans le quartier pékinois de Sanlitun, à Pékin, a été conçu par Jun Aoki qui s’est inspiré des lignes fluides d’une robe du soir Louis Vuitton, signée du directeur artistique Nicolas Ghesquière.© Louis Vuitton Malletier
Une identité de marque ancrée dans l’architecture
La maison de mode a investi dans la notion même d’architecture en tant qu’identité de marque. Dans ce livre, Paul Goldberger, qui a notamment été journaliste et critique d’architecture pour Vanity Fair, le New Yorker et le New York Times, explore en détail l’identité architecturale de la maison. D’après lui, Louis Vuitton, qui a commandité des bâtiments uniques auprès d’architectes mondialement connus comme Frank Gehry, Jun Aoki ou encore Peter Marino, a réussi son pari : celui d’éviter l’uniformisation. De São Paulo à Séoul, de Miami à Mexico, l’audace continue de dicter l’histoire de la maison, qui allie innovation technique, exigence du style et qualité.
Vue de nuit du magasin conçu par Jun Aoki sur l’avenue Midōsuji, à Osaka, dont la façade rappelle très clairement les voiles d’un navire.© Louis VuittonMalletier / StéphaneMuratet